Atelier technique d'examen par les paires en matière de régulation de l'électricité au sein du COMESA

Dans le cadre du renforcement de l’intégration régionale et de l’amélioration de la gouvernance des secteurs de l’électricité, un atelier technique d’examen par les pairs s’est tenu du 18 au 20 mars 2025 au complexe hôtelier Chaminuka. Cette rencontre, organisée sous l’égide du COMESA et avec l’appui stratégique de la Banque Africaine de Développement (BAD), mobilise des experts sectoriels issus des autorités nationales de régulation de l’électricité des États membres. Elle vise à finaliser la validation des données et à harmoniser les indicateurs de régulation, notamment les Indicateurs Clés de Performance (ICP).
À cette occasion, la Banque africaine de développement et le COMESA ont officiellement lancé un Système de Gestion de l’Information (SGI) d’une valeur de 1,5 million de dollars. Ce dispositif structurant permettra de rationaliser les processus de collecte, d’analyse et de dissémination des données réglementaires entre les agences nationales de régulation et les opérateurs publics et privés du secteur de l’électricité, à l’échelle régionale.


Cette plateforme numérique centralisée facilitera la transmission standardisée des données de performance, tout en soutenant l’élaboration des rapports périodiques (annuels et semestriels), conformément aux exigences de redevabilité sectorielle. Le projet couvre actuellement douze États membres du COMESA ainsi que le Soudan du Sud. Les autres pays de la région bénéficient d’un soutien parallèle à travers une initiative complémentaire portée par l’Association Régionale des Régulateurs de l’Énergie.
Ce système est mis en œuvre dans le cadre du projet régional d’harmonisation des cadres réglementaires et des outils de régulation de l’électricité, piloté par l’Association régionale des régulateurs de l’énergie d’Afrique orientale et australe. Il s’inscrit dans une logique de convergence réglementaire régionale visant à garantir une régulation plus cohérente, efficace et prévisible. Les résultats attendus incluent notamment l’amélioration de l’accès à l’électricité, le renforcement de la sécurité énergétique, la réduction de la pauvreté énergétique et la stimulation d’une croissance inclusive.
« Ce tournant majeur consolide l’harmonisation régionale des pratiques réglementaires, améliore la redevabilité des acteurs du secteur et renforce la prise de décision fondée sur les données. Il s’agit d’un jalon stratégique vers un environnement plus attractif pour les investissements, la coopération énergétique et l’interconnexion régionale », a déclaré l’ambassadeur Dr Kadah.
Ce dernier a par ailleurs souligné que le développement du SGI constitue une avancée capitale dans la mise en œuvre du projet d’harmonisation des instruments réglementaires, contribuant à une meilleure gouvernance du secteur énergétique. Le SGI permettra une surveillance rigoureuse des performances des opérateurs via des ICP communs, tout en favorisant la transparence et l’objectivité des analyses sectorielles.
« Ce système contribuera à l’émergence d’un marché régional de l’électricité plus intégré, plus compétitif et plus résilient », a affirmé M. Sichone.
La Banque africaine de développement a apporté un appui financier substantiel de 1,5 million de dollars au COMESA pour l’élaboration de ce dispositif. Ce soutien s’inscrit dans une démarche visant à renforcer les capacités institutionnelles des régulateurs et à standardiser les référentiels réglementaires dans toute la région.
M. Callixte Kambanda, Directeur de la division des politiques, réglementations et statistiques énergétiques à la BAD, a rappelé qu’un marché intégré de l’énergie constitue un levier essentiel de la transition énergétique sur le continent africain.
« Il est essentiel de saluer cette avancée et de renouveler notre engagement commun à créer un climat favorable à l’investissement, à renforcer la confiance des acteurs privés dans les marchés réglementés, et à accélérer l’accès universel à l’électricité », a-t-il déclaré. Il a également souligné que ce lancement est en cohérence avec les objectifs de la Mission 300, une initiative continentale ambitieuse portée conjointement par la BAD et le Groupe de la Banque mondiale.
La Mission 300 ambitionne de connecter 300 millions de personnes à l’électricité d’ici 2030. Douze pays pilotes ont déjà adopté des pactes énergétiques nationaux assortis d’objectifs quantifiables et de délais précis. Ces engagements visent à élargir l’accès à l’énergie, à mobiliser les investissements privés, à moderniser les cadres réglementaires et à renforcer la compétitivité des marchés.
En ciblant directement près de la moitié de la population africaine non raccordée à l’électricité – ainsi que 87 % de la population mondiale non électrifiée – l’initiative met en lumière le rôle structurant des régulateurs dans la réussite de cette transition. M. Kambanda a insisté sur la nécessité d’un cadre réglementaire robuste, d’une coopération régionale renforcée et d’un développement soutenu des échanges transfrontaliers d’électricité pour atteindre les objectifs fixés.
Ce lancement marque une étape décisive dans le processus de consolidation de la régulation énergétique régionale et dans l’amélioration durable de l’accès à l’énergie au sein de l’espace COMESA.

 

Source : ARMD