L’Autorité de Régulation Multisectorielle de Djibouti (ARMD), en collaboration avec l’Union Internationale des Télécommunications (UIT), a organisé les 9 et 10 novembre 2025 un atelier national de haut niveau portant sur le thème de la stratégie et la réglementation du spectre radioélectrique en République de Djibouti.
Cet événement s’inscrit dans le cadre du Projet d’Assistance Technique à la Gestion du Spectre, mis en œuvre par l’UIT afin d’accompagner les pays africains dans le renforcement de leurs capacités institutionnelles et techniques pour une gestion optimale de cette ressource stratégique. Pour Djibouti, cet atelier marque une étape essentielle vers la construction d’un cadre moderne, transparent et attractif pour le développement des télécommunications et du numérique. Cet atelier de deux jours, conduit par des experts internationaux de l’UIT, a rassemblé les principaux utilisateurs du spectre des fréquences radioélectriques — l’autorité de régulation, les institutions publiques, les opérateurs ainsi que les partenaires techniques et économiques — autour d’un objectif commun : consolider le cadre stratégique et réglementaire de la gestion du spectre, une ressource clé pour le développement numérique et technologique du pays.
Le spectre : une ressource stratégique pour le développement numérique de Djibouti
Le spectre radioélectrique constitue la colonne vertébrale de la connectivité moderne. Il permet la transmission sans fil de l’information et soutient un large éventail de services essentiels tels que la téléphonie mobile, l’internet haut débit, la radiodiffusion, les communications maritimes et aéronautiques, ou encore les applications satellitaires.
Dans un contexte mondial marqué par la transformation numérique, la gestion efficace du spectre devient un levier majeur pour la croissance économique, l’innovation technologique et l’attraction des investissements privés. Pour un pays comme Djibouti, situé au carrefour stratégique entre l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie, le développement d’une politique nationale du spectre cohérente et performante représente une opportunité unique pour consolider son rôle de hub numérique régional.
La disponibilité, la transparence et la valorisation économique du spectre sont en effet des facteurs clés pour encourager les opérateurs télécoms et les investisseurs internationaux à s’engager dans le marché djiboutien. En garantissant un accès équitable et prévisible aux fréquences, l’ARMD contribue à créer un environnement de confiance propice à l’innovation et à la compétitivité du secteur.
Une réflexion nationale structurée autour des meilleures pratiques internationales
Au cours du premier jour de l’atelier, les discussions ont porté sur les fondements d’une stratégie nationale du spectre. Les experts de l’UIT, accompagnés des représentants de l’ARMD, ont présenté une évaluation approfondie du cadre juridique et institutionnel actuel, en identifiant les pistes d’amélioration nécessaires pour répondre aux exigences des nouvelles technologies sans fil et des services à large bande.
Les échanges ont également permis d’examiner les modèles de tarification du spectre, les méthodes d’attribution des licences et les mécanismes de coordination entre les acteurs nationaux. L’objectif est de mettre en place une gestion plus efficace, transparente et économiquement viable des fréquences, au service du développement national.
Une attention particulière a été portée à l’analyse du marché mondial des fréquences, notamment la forte demande générée par l’essor de la 5G, des réseaux satellites, de l’Internet des objets (IoT) et des services d’urgence. Ces évolutions technologiques nécessitent une planification proactive du spectre pour garantir la disponibilité des ressources nécessaires au déploiement de solutions innovantes dans les télécommunications, l’énergie et les services numériques.
Harmoniser le cadre réglementaire et renforcer les capacités nationales
La deuxième journée de l’atelier a été consacrée à l’examen des bonnes pratiques internationales en matière de gestion et de régulation du spectre. Les experts de l’UIT ont présenté des modèles éprouvés de gestion, de tarification et de surveillance du spectre adoptés dans d’autres pays, et ont formulé des recommandations concrètes pour adapter ces approches au contexte djiboutien.
Les thématiques abordées incluaient la planification des ressources spectrales, la surveillance du spectre et la résolution des brouillages, ainsi que la mise en place de mécanismes de partage et de réattribution des fréquences pour répondre aux besoins des technologies de prochaine génération.
Un accent particulier a été mis sur le renforcement des capacités humaines et techniques au sein des institutions concernées, l’ARMD en premier, afin de permettre une gestion durable et performante de cette ressource. L’UIT a souligné l’importance d’investir dans la formation du personnel, dans la modernisation des outils de suivi et dans la mise en œuvre de systèmes automatisés de gestion du spectre.
Un pas décisif vers une économie numérique souveraine et compétitive
À travers cet atelier, l’ARMD et l’UIT réaffirment leur engagement commun en faveur d’une utilisation rationnelle, équitable et durable du spectre radioélectrique. Les recommandations issues des travaux serviront de base à l’élaboration d’un Plan national de gestion du spectre, destiné à moderniser le cadre réglementaire, à encourager les investissements et à stimuler l’innovation dans le secteur des télécommunications.
En dotant Djibouti d’une politique de gestion du spectre alignée sur les meilleures pratiques internationales, l’ARMD contribue à renforcer la souveraineté numérique du pays tout en soutenant son ambition de devenir un pôle régional de connectivité et de services numériques.
Cette initiative s’inscrit pleinement dans la Vision Djibouti 2035 initiée par le Président de la République visant à faire du numérique un moteur de croissance économique, de création d’emplois et de diversification des investissements étrangers, notamment dans les domaines du cloud, des centres de données et des infrastructures de télécommunication de nouvelle génération.
Source : ARMD



